"D'après moi, c'est un livre"

La première réaction, face aux oeuvres graphiques de Vincenzo Giugliano, est la stupeur, donc la curiosité. Le spectateur, devant cet univers artistique, hors des formes connues d'expression, se demande immédiatement quelles sont les raisons et la signification de ce travail, exécuté avec un savoir ´†artisanale†ª et construit pièce après pièce avec une rigueur qui exclut tout idée d'improvisation ou d'abandon a des formes d'expression instinctives ou sentimentales.


De fait, les œuvres de Giugliano sont des découpages des articles de journaux traitant des sujets précis, choisis puis travaillés avec soin. Ils sont disposés sur des toiles de manière à représenter des signes qui seront ultérieurement traités par l'artiste. Celui-ci utilisera de préférence de vernis, rouge ou bleu, ou encore de noir, ou n'importe laquelle couleur forte, capable de suggérer les menaces obscures et diffuses qui peuvent précipiter l'homme dans le désespoir et la misère.


Chaque œuvre de Giugliano est un creuset de significations: découpage des mots porteurs de deux sens, des sens élaborés à partir de découpages, interventions successives de couleurs. La multiplicité des signifiants produit naturellement une diversité de signification, qui sont d'une grande actualité et traite fondamentalement des tragédies du monde. Guerres, solitudes, faim, angoisse, mort, mais aussi jeu, globalisation, consumérisme, voire simplement la vie dans le monde moderne, tels sont les thèmes qui se "lisent" dans ses divers tableaux. Chacun de deux révèle la présence de l'auteur, qui s'informe et qui participe, qui crée, et qui, une fois son tableau termine, semble s'arreter devant comme pour dire: "d'après moi, c'est un livre". Chaque œuvre est en fait comme un livre Ècrit ‡ plusieurs mains, celles d'autres personnes, mais pensé, imaginé, crée, par l'artiste.


Raffaele Urraro

(écrivain et critique d'art) Mai 2002


Retour
Vincenzo Giugliano - VincenzoGiugliano.com - © 2024